mars 02, 2007

Les concepts clés des tournois de THNL

Le poker repose (selon moi) sur 3 concepts clés :
1 - Jouer un style avec lequel on se sent à son aise.
2 - Dominer l'adversaire.
3 - Décevoir l'adversaire.


1 - Jouer un style avec lequel on se sent à son aise.

Il y a deux styles de jeu en tournois de THNL qui sont très efficaces :
a) le style serrure d'acier à la John Juanda
b) le style loose déglingo à la Gus Hansen

L'idée est de trouver son style qui nous permette d'être à l'aise (notamment en live ou le stress est plus important encore qu'on-line

a) le style serrure d'acier à la John Juanda

Je conseille au débutant de commencer par le style serrure plus facile à appliquer. En quoi consiste t'il :

Il s'agit de ne jouer que les meilleures mains et de respecter au maximum la position. Concrètement cela se traduit par miser autour de 4 BB pré flop avec de bonnes mains. Par bonnes mains j’entends AQ minimum UTG et pas moins de AJ en middle et AT au bouton. Cela seulement quand le pot n'a pas encore été ouvert. Les critères doivent se resserrer encore plus si le pot a déjà été ouvert.
Ensuite il s'agit de jouer de manière assez binaire : Raise ou Fold. Eviter au maximum les call. En d'autre terme soit on se voit devant et on mise. Soit on se voit derrière et on fold. Il faut beaucoup de rigueur pour appliquer ce concept durant un tournoi tout entier. Pourtant il est terriblement efficace. Et un joueur débutant peut gagner un tournoi en appliquant juste ses quelques règles.En appliquant ce principe. Les adversaires vont se mettre à respecter vos relances et à éviter les confrontations marginales avec vous. Résultat vous savez que si on vous call = WARNING. Votre jeu deviendra de plus en plus facile au fur et à mesure du tournoi.

Inconvénient : Il faut énormément de patience et de sang froid pour ne pas paniquer avec l'augmentation des blinds. Souvenez-vous qu'il est toujours possible de revenir dans un tournoi avec 1 malheureux petit jeton. J'en ai fait l'expérience comme beaucoup d'autre au poker. Autre inconvénient les vieux lascars vont attaquer vos blinds. Laisser les faire !!!! Ce n'est pas votre stratégie.Pour les statistiques, il m'arrive de jouer moins de 11% de mains sur un tournoi en mode serrure (avec 8% de flop vu en dehors des blinds).


B) Le mode loose déglingo

L’objectif est de voir un maximum de flop et de jouer la lecture de l'adversaire, la position, et la profondeur du tapis. Ce style est bien plus technique. Il faut aussi avoir le cœur bien accrocher et encaisser les swings. Pour toutes ces raisons ce style ne peut pas être supporté par tous les joueurs. Il faut une petite dose de folie ou d'inconscience pour pouvoir le pratiquer. Cela se traduit par reraiser avec des mains comme paire de 4 en position ou 67s. Envoyer son tapis au moindre signe de faiblesse de l'adversaire sur une river dangereuse...Bref prendre des risques. L'objectif étant de monter son tapis pour ensuite pourvoir gambler un peu avec les short stacks.

Ce style fonctionne si l'on arrive à se maintenir toujours au dessus de la moyenne en jeton. La difficulté est de savoir calmer le jeu et ne pas s'enflammer. L'avantage est qu'il permet de mieux lire l'adversaire qui finira pas être docile :) Au bout d'un moment vos adversaires vont vous laisser votre gros blind de peur de votre réaction + ils seront habitués à folder sous vos relances + ils vous attendront avec leurs meilleures mains. Donc à la moindre réaction de leur part vous savez à quoi vous attendre et donc vous pouvez vous adapter.

Enfin ce style à l'avantage de vous faire payer vos meilleures mains car plus personne ne vous croira !!!Encore une fois il faut beaucoup de sang froid et une bonne lecture adverse ce qui demande de l'expérience.Pour les statistiques cela se traduit par 25% de flop vu.



Ces deux styles sont très opposés mais j'ai tendance à croire que la solution passe par le fait de bien se connaître et de jouer son style à fond. A vous de choisir avec lequel vous avez le plus de plaisir et vous vous sentez le plus à l'aise.


2 - La notion de domination.

La domination est fondamentale au poker cela consiste à laisser 3 outs maximum à l'adversaire. Par exemple on domine sont adversaire en ayant AK contre AQ. Tout le concept repose sur l'idée qu'il ne faut pas chasser les jeux adverses que vous pouvez battre pour ne vous retrouver que contre les jeux qui vous battent.

Cas pratique :
vous êtes UTG et vous possédez AJo (vous vous dites pas mal comme main de départ) mais en même temps cette main est vulnérable et il reste pas mal de joueur à parler derrière vous. Donc vous miser 5 BB comme ça les autres se coucheront...Le problème c'est que si vous êtes caller vous êtes normalement battu.Donc vous n'avez rien à gagner en dehors des blinds.Tout le jeu consiste donc à miser suffisamment pour ne pas faire fuir les jeux que vous dominer. Pour cela il faut maîtriser les subtilités des différentes mains et savoir combien miser pour dominer l'adversaire.Par exemple cela peut valoir le coup de caller un léger raise avec AQ ou de limper avec KQ plutôt que de relancer.Faite attention à présent aux jeux de vos adversaires quand vous raisez pour voir si vous êtes dominé ou si vous dominer l'autre.


3 - La déception

La déception consiste à développer une image et jouer à l'opposé. Si vous être une vielle serrure, cela vaut le coup de relancer utg de 3 BB avec 67s.Soit vous volerez les blinds avec une main marginale, soit vous savez que votre adversaire à une bonne main et vous pouvez le surprendre en touchant votre flop.Il faut varier son jeu une fois l'image bien établie à la table. On peut appeler cela changer de rythme également.Décevoir l'adversaire c'est également ne pas faire de continuation bet de temps en temps ou changer ses habitudes de mises. Il faut varier son jeu sans que l'adversaire ne s'en rende compte. Conclusion

En choisissant votre style naturel vous allez créer une image à la table. Cette image va vous suivre et vos adversaires vont s'adapter à votre style. A partir de la vous devez changer de rythme et les décevoir. C'est ainsi que vous gagnerez de gros pot ce qui vous permettra de gagner du temps dans le tournoi.Enfin chercher à dominer vos adversaires dans votre façon de miser en fonction de vos mains et de vos positions.Bonne chance.

A bientôt

FRED D

Les concepts clés des tournois de poker selon David Slansky

David Slansky est le premier auteur que je conseille pour tout joueur désireux d’aborder le poker de tournois. Slansky apporte une vision simple et épurée des concepts de base du poker de tournois. Certes, il propose un jeu serré et conservateur, mais c’est un jeu qui permet d’éviter de jouer des mains marginales (à problème) qui demandent beaucoup d’expérience et une très bonne lecture.
Je vais tacher de vous décrire ces différents concepts qu’il aborde en y apportant ma vision et mon expérience de joueur amateur.

1 – Plus de jetons c’est la sortie du tournoi.

Ce concept est à double tranchant. Si vous n’avez plus de jetons vous êtes mort ! C’est cruel mais à l’inverse des parties d’argent, la moindre erreur coûte très cher. Il n’est pas possible de racheter des jetons.
Cela implique d’éviter de « caller » avec des mains marginales, de « caller » dans des situations de pile ou face (à moins d’en être contraint par la montée des blinds) ou encore de « caller » avec des côtes justes suffisantes.

Mais ce concept implique également que vos adversaires vont jouer plus serré, et tout particulièrement les joueurs avec un tapis moyen, où la moindre erreur peut les mettre dans une situation délicate (« Short stack »).
Le phénomène de la bulle est à prendre en compte également. C’est le fait que les joueurs se mettent à resserrer leur jeu dès que l’on s’approche des places payées. Personnellement, je joue très « tight » à l’approche des places payées si j’ai autour de 10 à 15 Big Blind (BB). A l’inverse si j’ai plus de 20 BB, j’en profite pour faire des petites relances (2 à 3 BB) pré flop pour voler des pots et profiter des petits et moyens tapis qui vont forcément attendre une grosse main pour tout envoyer.

2 – Le Gap Concept

Le Gap concept à pour principe qu’il faut une meilleure main pour « caller » que pour miser. Ce concept est tout bonnement le meilleur conseil que l’on puisse donner selon moi à un joueur de poker de tournois débutant.
Comment je l’applique personnellement : cela consiste à mixer les critères de position standard et le fait d’être le premier à miser. Il faut distinguer plusieurs configurations : si l’on est confortable en tapis ou si l’on est « short stack ».

Si je suis confortable en tapis, je peux me permettre de jouer bien serré et de jeter des KT, KJ, KQ ou même AT et AJ en première position. Cela veut dire également que si je mise avec AJ et que je suis égalisé par un joueur, je me considère battu pré flop. J’en conclu que le joueur qui me « call » doit égaliser avec un meilleur jeu que mon standard par rapport à ma position.
Si j’ai un tapis moyen ou petit, je mise avec QJ ou 55 si deux joueurs ont passé devant moi. Je profite tout simplement d’ouvrir le pot pour forcer mes adversaires à ne jouer que leurs meilleures mains contre moi.
Slansky va assez loin puisqu’il considère coucher AK si un joueur UTG a déjà « raisé » le pot ! Je n’irai pas jusque là mais cela vous permet de bien comprendre le concept.

3 - En quoi la structure des prix influence le jeu :

En table finale, la moindre place de gagnée implique des sommes très différentes. Slansky en « bon père de famille » préconise donc d’attendre bien sagement que les autres adversaires se tailladent entre eux avant de commencer à bouger le petit orteil.

Cela veut dire éviter les « piles ou face » (« coin flip ») et les call hasardeux quand de grosses sommes sont en jeu. Mais il précise également que quand vous décidez de miser le pot il faut y aller avec force pour vous permettre de coucher vos adversaires et de prendre les blinds.
C’est exactement les conseils que j’ai suivi au premier tournoi que j’ai gagné. J’ai commencé la table finale avec le plus petit tapis de la table. Il y avait déjà un joueur qui avait sauté avant que je ne joue ma première main : QQ pour moi contre A8 de mon adversaire. All in pré flop et je double. Puis j’ai attendu autant que possible et quand il ne restait plus que 5 joueurs j’ai envoyé encore la sauce avec TT qui double contre une plus petite paire. J’ai encore attendu puis j’ai fini premier en ayant la chance de toucher les bons jeux au bon moment. Ce qui m’a choqué c’est le fait que les joueurs, une fois qu’ils ont atteint les places payées ou la table finale, s’envoient en l’air tout seul avec des mains très moyennes. Ca vaut donc vraiment le coup de jouer super « tight » et de faire des « quitte ou double » avec ses meilleures mains.
La seule exception c’est quand j’ai un gros tapis ou que je suis chip leader. Dans ce cas j’agresse comme un chien pour voler les pots et shooter les petits tapis. Mais bon c’est une autre histoire…

4 – Maintenir les pots petits

Slansky conseille de garder les pots petits en faisant de faibles relances tout en contrôlant les côtes du pot. Ainsi les relances de vos adversaires seront plus faciles à lire et les votres plus compliquées.
Personnellement j’aime beaucoup miser souvent avec des petites relances entre 2 et 3 BB. Cela permet de gagner les blinds sans prendre trop de risques et cela permet également de forcer les adversaires à relancer fort pour savoir où ils se situent par rapport à ma main.
En clair le concept de Slansky permet de perdre uniquement des petits pots et de gagner les gros.

5- Observer la hauteur des tapis autour de soit.

Selon Slansky, il y est fondamental d’observer la hauteur des tapis adverses, car ils nous permettent d’anticiper leurs stéréotypes.

Un petit tapis aura tendance à resserrer son jeu mais à tout envoyer dès qu’il sent une occasion arriver. J’aime bien attaquer les petits et moyens tapis (dans les 9 à 12 BB) car ils vont systématiquement jeter toutes leurs mains sauf les « monster » ! Je fais par contre particulièrement attention aux tout petits tapis car ils risquent de passer du côté « désespéré » et d’envoyer leur tapis à la moindre occasion. Il ne faut donc pas attaquer un tapis trop petit avec une main qui ne supporte pas une relance. Regardez bien les joueurs à votre gauche avant d’essayer de les voler et vous pourrez sentir si les petits tapis sont prêts à tout envoyer.
Les tapis moyens (15 à 20 BB) auront également tendance à resserrer leur jeu, c’est la cible idéale pour les vols. Il est également possible de les « out player » au flop. Leur tapis moyen limite leur champ d’action, alors même qu’ils ne sont pas encore en danger. Il n’y a donc pas intérêt à un tapis moyen de prendre des risques alors qu’ils ne sont pas encore en danger.
Les gros tapis à l’inverse des autres auront tendance à relâcher leurs standards préflop et à essayer de nous « out player » au flop. Ils auront donc plus tendance à payer nos relances, il faut donc des mains solides avant de les titiller un peu ! A l’inverse ils vont plus essayer de voler, il faut donc relâcher un peu nos standards quand ils ont déjà ouvert le pot. Mais attention, c’est toujours très dangereux de se frotter aux gros tapis !

En conclusion,

Slansky apporte des concepts simples, faciles à mettre en œuvre et très efficaces. Dès que je suis un peu perdu dans mon jeu de poker de tournois, je reviens aux bonnes vielles bases de Slansky et c’est sans doute le style le plus efficace pour entrer dans les places payées. Bonne chance à vous !

Fred D

Aborder le Head's up en Texas Holdem No-Limit

Le tête à tête est une discipline très différente du jeu classique sur une table pleine de 9 joueurs. Tout d'abord il est évident qu'il convient de dessérer son jeu et ses standards habituels. Mais le plus important c'est que cette forme de poker ressemble plus à de l'affrontement psychologique qu'à autre chose. L'observation devient selon moi capital et le changement de rythme est l'arme maitresse. Les concepts clés sont les suivants :

- Modifier les mains d'ouverture
En tête à tête vous pouvez vous sentir fort dès que vous touchez un As, un King,ou n'importe quelle paire. Avec les mains suivantes, vous pouvez vous sentir en position de force et donc miser préflop.

De manière générale les cartes hautes (les figures) prennent plus de valeur que les suited connectors. Pourquoi ? Tout simplement parce que de nombreux pots sont gagnés avec une "High card" et parce que bien souvent vous n'aurez pas les côtes pour suivre vos tirages (ou alors il faudra vaiment jouer sur les côtes implicites).

"Any pair is a big hand". Lorsque vous avez une main faite en tête à tête vous pouvez vous sentir "devant" préfop et attaquer. Une paire est dealée une fois toutes les 17 mains à peu près.
Pour vous situer, sachez que la main moyenne est J-7. Tout ce qui est au dessus est donc logiquement en bonne position contre une main moyenne.

- Jouer en position
Il est capital de jouer plus agressif en position (le dernier à parler) car c'est un avantage énorme sur votre adversaire. Vous allez jouer en position une fois sur deux. Sachez donc en profiter pour jouer agressivement dans ce cas de figure et mettre un max de pression à votre adversaire. Pour moi le HU cela revient à essouffler son adversaire. A lui envoyer pleins de petits directs dans la gueule, jusqu'à ce qu'il s'énerve. La on le laisse frapper un gros coup dans le vide et si on est solide on lui prend son tapis lorsqu'il descend sa garde. Jouer donc agressivement en position pour mieux géréer ses réactions.Mais quoiqu'il en soit toutes les mains sont jouables en tête à tête (surtout en fin de tournois quand les blinds sont élévées) et je vous conseil de jouer toutes les mains préflop pour ne jamais donner le moindre pot à l'adversaire. C'est peu être un peu risqué mais vous avez toujours les côtes pour caller avec un 7-2o en étant de petit blind. Il vous suffit de rajouter un demi blind ce qui vous laisse du 1 contre 3. Attention, cela ne veut pas dire qu'il faut caller un raise pour autant. Après il s'agit de savoir jouer les flops.

- Définir une stratégie
Personnellement je joue donc systématiquement toutes les mains au minimum en callant. L'objectif est de ne jamais donner un pot "gratuit" à mon adversaire et de l'épuiser sous mais raise à se demander à chaque fois si j'ai vraiment une main.
Ensuite j'essaie de mettre un terme rapidement à la main si je n'ai pas la position. Pour cela je raise entre 3 et 4 BB.

Si j'ai la position je raise entre 2 et 3 BB systématiquement pour profiter de cette avantage. J'essaie ainsi de gagner un maximum de petits pots pour affaiblir doucement mais surement mon adversaire.

Je change de rythme fréquement en utilisant tout l'arsenal du poker : Raise préflop et continuation bet, call préflop suivit de call au flop et check raise au turn avec gros raise river si nécessaire, raise et check raise au flop ... essayez de varier aussi souvent que possible pour laisser le doute chez l'adversaire. Au besoin laissez le gagner un ou deux coups lorsque vous sentez qu'il veut réagir par un gros raise. Cela lui fera baisser sa garde.
Dans ces conditions il va se mettre à réagir par des raises excessifs par rapport au côtes du pot. C'est à ce moment que vous devez être patient pour le contrer avec vos meilleurs mains.
L'autre avantage de jouer quasi toutes ses mains est que vous pouvez également miser plus fort sur vos "monster hands". Votre adversaire aura plus tendance à ne pas vous croire. C'est donc l'occasion de miser gros avec du jeu et de voler des petits pots.
Enfin si vous arriver à un avantage marqué (80% des jetons) passez en mode auto all in sur plusieurs mains pour l'affaiblir définitivement et faire quelques tentatives de shoot. Sachez que vous n'êtes jamais totalement battu donc il faut de l'audace.

En conclusion
J'espère que ces quelques conseils vous auront aidé, et n'hésitez pas à vous entrainer un peu en SnG one on one. Ca vaut vraiment la peine d'être à son aise en HU pour les quelques fois ou l'on arrive au duel final d'un MTT (les différences de prix entre le premier et le deuxièmes étant du simple au double).

Cheers, Fred D

Gestion de sa bankroll : I - Jouer à la bonne limite.

Un des aspects le plus important au poker selon moi est la gestion de sa bankroll.

Par bankroll, j'entends la somme que vous avez alloué comme budget au poker. Il est important de séparer cet argent de vos revenus pour déterminer un budget poker et vous y tenir.
D'autre part notez bien chaque session pour savoir si vous gagnez ou si vous perdez et à quelle limite. On entend souvent des joueurs parler de gains ou de pertes mais peu sont ceux qui ont le sérieux de noter chaque session et de les analyser. La première chose est donc de vous faire un fichier de suivi dans lequel vous pourrez prendre des notes sur vos sessions et surtout noter vos gains et pertes successives.
Sachez qu'il existe des logiciels online qui font ce travail automatiquement pour vous à partir des hands histories. Personnellement j'aime bien avoir toute l'information sur une même source de données et comme je note mes parties live et online, j'utilise tout simplement un fichier Excel.

Gérer sa bankroll c'est avant tout jouer à la bonne limite de cave !!!
D'une part, parce que cela évite de crasher toute sa banque sur une seule partie. D'autre part parce que cela permet de jouer sans pression financière. Et c'est une certitude on joue mieux sans pression financière, cela évite notamment de se faire cataloguer comme "weak tight" et de se faire bluffer par toute la table.

1- Règle des 20 caves en cash game ou SnG.
Je vous recommande d'avoir au minimum 20 caves dans votre banque avant de vous asseoir à une table de poker. Et c'est clairement le minimum vital. Tout simplement parce que la chance joue une part trop importante au poker et vous risquez de perdre toute votre banque si le sort joue contre vous avec moins de 20 caves devant vous. En clair, n'essayez pas de jouer sur une 25$ avec 200$ dans la poche. Sans vous en rendre compte vous rentrez dans la case "dead money". C'est un peu choquant de dire ça, je vous l'accorde mais c'est une triste réalité.

Je vous conseille donc 500$ de bankroll pour vous asseoir à une 25$ sur votre site online préféré. Personnellement je me fixe 30 caves devant moi pour avoir encore plus de sécurité. Ainsi, si je descends en dessous de 30 caves, je n'hésite pas à redescendre de limite. Et croyez -moi, descendre de limite, ça fait partie des qualités les plus difficiles à acquérir !

2 - Règle des 50 buy-in en tournois multi-tables.
Je suis encore plus gestionnaire pour les tournois "MTT" ou le nombre de joueurs grimpe souvent au dessus de 300 joueurs sur certains sites. Dans ce cas, je compte 50 buy-in avant de m'asseoir. Cela enlève la pression et me permet de jouer mon jeu agressif des tournois de poker. Cela m'évite notamment de jouer trop serrure et de sauter à la bulle. Cela me permet également de jouer la gagne plutôt que les places payées.


3- Mise en pratique
Après avoir eu un joli rush en tournoi l'hiver dernier, j'ai rapidement monté une jolie bankroll. Je me suis donc permis de jouer sur des tables à 200$ de Pot Limit Omaha. A ces limites, les swings sont conséquents et si l'on gagne un bon coup, on peut rapidement se retrouver avec plus de 500$ devant soit. C'est très impressionnant je trouve, surtout quand on a pas l'habitude et ce n'est pas toujours si facile à gérer. C'est pourquoi j'ai tendance à vous conseiller de jouer à des limites où l'argent est indolore.
Quoiqu'il en soit après ce joli rush, je suis rentré dans la période la plus noire de ma vie. Un mois et demi de perte non-stop. C'est bien simple, si je n'avais pas eu la rigueur de redescendre de limite je n'aurais pas survécu deux semaines à ce rythme là ! Je suis donc passé à des tables de 200$ à 100$ puis 50$ puis 25$...
Ce n’est pas évident de garder son poker propre dans ces conditions et raison de plus pour savoir redescendre quand il le faut.

Conclusion.

La qualité d'un joueur se calcule notamment sur ses gains et non pas à la limite à laquelle il joue. J’entends si souvent des joueurs se vanter de jouer à telle limite ou d’ambitionner de monter à telle autre. Le plus important c'est de pouvoir retirer ses gains régulièrement et s'offrir des petits cadeaux. Monter de limite vient tout naturellement et c'est souvent sa bankroll qui donne le feu vert.
Fred D

Gestion de sa bankroll : II - Attention au Tilt... surtout online !

Certains aspects techniques du poker sont plus importants encore lorsque vous jouez sur Internet plutôt qu'en "live". Principalement lorsque l'on parle de "Tilt".
A qui n'est t'il pas arrivé de construire patiemment sa bankroll, jours après jours, heures après heures et de redescendre à 0 en quelques heures malheureuses ! Analysons les raisons de ce drame qui nous à tous touché au moins une fois.
Il est connu que l'on joue online trois fois plus de mains par heure qu'en live. Si l'on ajoute le fait de joueur sur plusieurs tables en simultanées mettons 3 pour une moyenne, cela devient énorme. Et c'est sans doute la première différence entre le live et le online. Et cela devient encore plus important lorsque l'on joue sur des tables à 6 joueurs ou en face à face.
C'est surprenant de voir que trop de joueurs ne comprennent pas vraiment la signification et l'importance de ce postulat. C'est sans doute une des erreurs les plus coûteuses.

Il faut en conséquence faire très attention à chaque événement qui se passe sur chacune des tables que l'on joue. Car le moindre événement aura des répercussions sur les autres tables. Les fameux moment de "Chatte" ou de Dé-chatte" (ndlr : entendez chance ou malchance") auront des impacts énormes sur notre façon de jouer. Et cela peut suffire à rendre un joueur légèrement positif en légèrement négatif.

La règle d'or est : "Ne jamais tilter".
Plus facile à dire qu'à faire. Tilter vous fait relâcher votre jeu, vous incitant à caller ou raiser des mains que vous devriez folder. Et c'est souvent bien plus tard que l'on se rend compte que notre jeu s'est détérioré.
Si l'on considère que l'on peut souffrir d'un "bad beat" (mauvais coup de sort) toutes les deux heures sur une table online et que l'on ne peut pas s'empêcher de "tilter" un peu suite à ce coup. Et bien voici ce qui risque de se produire :

-Vous allez essayer de vous calmer mais pendant ce temps vous allez jouer 3 fois plus de mains qu'en live. Vous risquez donc de perdre 3 fois plus vite votre argent.
-En multi-tablant, votre petit "tilt" ne va pas s'arrêter à la table ou vous avez souffert de ce fameux "bad beat". Vous serez en "tilt" sur vos deux autres tables également. Vous risquez donc de perdre 9 fois plus vite votre argent qu'en live.
-En jouant sur trois tables les bad beat arrivent également trois fois plus vite. Au lien d'être en "tilt" toutes les deux heures, c'est maintenant toutes les 40 minutes.
=> Bout à bout le nombre de mises manquées ou perdues suite à ces "petits moments d'agacement" vous auront fait perdre pas mal d'argent. En voyant votre banque diminuer vous allez jouer plus agressif et plus loose que d'habitude pour essayer de récupérer vos gains et là... c'est le drame!!! (Comprenez la fin de votre bankroll si durement gagnée)

Si l'on continu le scénario catastrophe, vos adversaires penserons que vous êtes toujours en tilt et auront plus tendance à vous suivre. Ceci aura pour effet d'augmenter le nombre de bad beat et ... STOP ! Arrêtons ce cauchemar.

Je pense que vous avez saisi l'importance de bien cerner ces moments de tilt, surtout online et il vous reste à savoir vous ajuster rapidement en ne jouant plus qu'une seule table par exemple ou mieux encore en faisant un petit break deux trois minutes. L'avantage pour sauver la mise c'est que vos adversaires sont dans la même situation mais ne sont peut être pas encore au courant

Bonne chance aux tables
Fred D

Introduction à l'univers des tournois en cercle.

Bonjour,

Après vous avoir présenté quelques principes théoriques sur le poker de tournoi, il est grand temps de passer à la pratique et de vous faire vivre un tournoi en « live ». Je vous propose donc de suivre ce compte rendu sur un tournoi parisien à 100€ en élimination directe qui compte environ 100 joueurs.

Je vais donc m’inscrire et au passage donne le bonjour aux quelques têtes que je reconnais. Il y a toujours un peu de stress avant le début d’un tournoi et je vais donc m’isoler après avoir tiré ma place pour me concentrer un peu.

La structure est excellente pour un « petit » tournoi puisque nous commençons avec 500 jetons pour des blinds à 5/5 et une augmentation toutes les 30mn. Il est important de prendre connaissance de la structure en avance pour établir sa stratégie en fonction.

Shuffle up & Deal.
Round 1 – 5/5
C’est parti pour le round 1. Avant la fin du premier tour de table je me retrouve au petit blind (SB). Tout le monde se couche jusqu’au bouton qui mise 30 (6 Big Blinds). Je découvre alors mes cartes : une paire d’As ! Voila qui fait plaisir, je prends mon temps étudie mon adversaire et relance à 120, la voyant sur une bonne main et voulant donc optimiser mes As. Elle égalise assez rapidement, ce qui confirme la force de sa main. Le flop amène JXX (les X représentant des petites cartes sans importances). Le flop est plutôt bon pour moi la seule main qui peut me gêner étant JJ mais peu probable, je vois mon adversaire plus sur un AK, KK ou QQ. Je mise donc 200, elle me relance à tapis et je call. Elle retourne KK et mes AA tiennent jusqu’à la river. Voila qui commence bien je viens de doubler sur ma première main !
Quelques mains plus tard, j’ai KQo UTG+2 et je mise 15 (3BB). Le cut off (joueur avant le bouton) égalise ainsi que la grosse blind. Nous sommes donc 3 à voir le flop qui est 982. Tout le monde check et nous voyons gratuitement le turn : un 6. N’ayant pas vu de force de la part de mes adversaires je tente de voler et mise 15 dans un pot de 45. Pas crédible et les deux adversaires égalisent !!! La river apporte un valet. Me sentant battu, je check et la grosse blind gagne le coup avec A6 (ce qui est plutôt solide vu le déroulement de la main). Bien joué.
Toujours dans le même round je reçois AKs et relance de 3BB comme à mon habitude pour ne pas dévoiler la force de ma main.. Le BB me call et nous sommes deux joueurs à voir le flop K72 rainbow. Sur un flop sans danger comme celui là et contre un seul adversaire j’aime bien checker pour embusquer, après le check de mon adversaire. Le turn apporte une autre brique, mais offre en plus un tirage couleur. Après le check de mon adversaire je mise 30 pensant prendre le coup. Mon adversaire hésite un peu puis égalise. Je le mets alors sur une main de type AQs ou AJs ou une medium paire. La river est encore une petite carte qui ne complète pas la couleur. Mon adversaire mise alors 50… étrange. Je réfléchi… il ne semble pas à l’aise cela ressemble à un tirage manqué qui tente un arrachage. Je call et il retourne AQs. Mon AK gagne un joli coup.

Pour ma dernière main de ce round j’ai 7-5 au BB non relancé. Le flop m’apporte une double paire que je mise légèrement sur le flop 753. Mais le 4 au turn me fait coucher ma main sur une forte relance à 100 de mon adversaire… Rien ne sert de s’empaler tant qu’il y a de la profondeur.

Round 2 - 5/10 la moyenne est à 528 j’ai 1050

Je reçois ATo en premier de parole que je couche. C’est le type de main dangereuse hors de position à une table de 10 joueurs. Et tant que les blinds sont faible cela ne sert à rien de prendre des risques.

Puis un KTs en fin de parole. J’égalise les 10 et nous sommes 4 joueurs à voir le flop : QXX. Tout le monde check, je mise 20 dans un pot de 40 et gagne le coup.

Enfin une petite paire de 2 que je joue doucement en égalisant préflop et en me couchant sur un flop menaçant.

Round 3 – 10/20 moyenne à 600 je suis à 1080.

A ce niveau du tournoi les choses sont encore calme la moyenne est à 30 BB ce qui est énorme, c’est pourquoi peu de joueurs se sont fait éliminer. La stratégie générale est encore à la prudence et à l’observation, mais les pots deviennent plus importants.

Je reçois AQs et relance à 3 BB et prends les blinds. Puis la main suivante je reçois TT en middle position. Je relance encore une fois de 3 BB. Un joueur en late position me call. Le flop apporte K35. Le roi est menaçant et je mise alors 60 dans un pot à 120 pour prendre de l’information. Il égalise, ce qui me fait dire que je suis battu. Le turn apporte une Q et me donne une raison de plus de checker. Il mise alors 300 dans un pot de 240. Je me couche facilement et il retourne une paire de 3 pour brelan sur le flop !

Un peu plus tard je mise mon AJo à 3 BB et mon continuation bet (3 BB) me permet de gagner le coup. Ce genre de coup est très rentable tant que son image à la table est bonne et que les joueurs respectent notre relance. Sans quoi il faut absolument attendre une bonne main ou toucher son flop pour miser.

La dernière main de ce round est un KJs au SB que je couche sur une relance du bouton à 50. C’est encore un coup typique ou il est tentant d’égaliser mais hors position et avec la profondeur, je préfère jouer la sécurité en début de tournoi.

Round 4 – 15/30 moyenne à 800 j’ai dans les 1000.

La situation un peu moins bonne mais cela va encore. Je suis respecté à la table mais le peloton me rattrape. Je n’ai pas réussi à « faire du jeton » malgré les quelques bonnes mains que j’ai eu. C’est le dernier round de sécurité que j’ai, mais la moyenne à 25 BB va promettre plus d’action.

Sur mon AQs je mise 3 BB et prend les blinds. Puis sur un AKo je mise 100 et suis égalisé par deux joueurs (on dirait que les joueurs en ont assez de mes petits vols). Le flop nous présente un 99X et je continuation bet. Mais cette fois je suis relancé à 300. Je fold sans regret mais cette main annonce la fin du jeu facile. Maintenant il va falloir se battre pour gagner les pots.

Un joueur nous rejoint d’une table voisine, il a un bon tapis et joue très agressif sur notre table un peu docile. Il mise et sur-relance constamment et prend rapidement le contrôle de la table. Il est situé juste à ma droite et il est hors de question qu’il vienne polluer mon jeu et me prendre mes blinds systématiquement. Il est fondamental de se faire respecter par ce type de joueur sans quoi, on devient un gentil mouton et le loup n’a de cesse de nous attaquer. Si l’on riposte, il cherchera une proie plus facile.

Quelques mains plus tard, tout le monde se couche jusqu’à lui. Il complète son SB et je check mon BB avec 9To. Le flop est 924 avec un tirage couleur. Je mise 30, il me relance assez rapidement à 90. Nous y sommes, … et j’annonce alors tapis. Il réfléchit et couche un 9 face visible. La guerre est ouverte à présent.

Quelque mains plus tard, toujours contre le même attaquant qui relance à 110. J’ai 55 et je call en espérant trouver mon set. Nous ne sommes que deux pour voir le flop Q72 avec tirage trèfle. Il check et je prends la carte gratuite. Le turn apporte un autre 7, il mise 150. Je prends alors le temps de l’étudier et décide de payer ne le sentant pas sur une paire. La river est un 9 et je suis content de le voir checker. J’en fait de même. Il retourne AK et je prends un joli pot en position.

Après ces deux coups, il n’est plus trop venu attaquer mes blinds et respectait mes relances. Cela permet en plus de se faire un peu respecter par l’ensemble de la table. C’est pourquoi il est important de savoir contrer ces joueurs hyper agressifs.

Round 5 – 25/50 moyenne à 811, il reste 53 joueurs et j’ai 1240 devant moi.

A ce moment du tournoi je me sens confiant et concentré, j’ai encore le temps de rester patient.

Je reçois 88 après un call et une relance à 110 j’égalise pour voir le flop, nous sommes 3. Le flop est K98. Un joueur assez agressif mise 150, je call pour embusquer. Nous ne sommes plus que 2. Le turn est une Q qu’il décide de checker. Pour ne pas prendre de risque je mise 300 et il se couche.

Mon tapis commence à être confortable et je décide donc d’attaquer pour essayer de prendre le contrôle de la table. Après deux tentatives de vol en échec et 300 jetons de perdu, je décide de me calmer et de reprendre mon rythme normal.
Un joueur UTG fait 300 (il a 635 de tapis), j’ai KK au bouton et relance à tapis pour l’isoler. Nous ne sommes plus que 2 et il retourne AQo. Mais deux As sur le board feront descendre mon tapis de moitié. Je suis de nouveaux dans le pack après ce coup qui me fait très mal.

Round 6 – 50/100 moyenne à 1000, il reste 45 joueurs et j’ai 700 devant moi.

Maintenant qu’il ne me reste plus que 7 BB, je doits attendre une main pour essayer de doubler ou mourir. J’attends donc autant que possible et fini par doubler contre un autre petit tapis avec TT contre 88. Mon tapis passe à 1050.

QTo en position moyenne et premier à parler. Je fais donc tapis et prends les blinds. Je passe à 1200.

Un As je fais tapis encore une fois et prend les blinds, pour terminer un round en mode « short stack suvivor ».

Round 7 – 80/160 moyenne à 1500 et j’ai 1600 devant moi.

Sur ce round, je ne touche plus une seul carte et réussi juste un vol. Mon tapis à réduit significativement. L’objectif est la survie.

Round 8 – 100/200 ante 20, il reste encore 3 tables et j’ai 1000 devant moi.

Le bouton qui était assez agressif au dernier round, attaque à 1000. Le sentant sur un vol et avec mon AJ, je call de mon tapis. Il retourne AK et je saute sur cette main.

Conclusion.

Ce compte rendu permet de prendre connaissance de l’univers des tournois live et l’état d’esprit que le joueur doit avoir en fonction des différents rounds. Le jeu est très serré au début lorsqu’il y a beaucoup de profondeur. Vers le milieu l’action s’emballe un peu plus pour essayer de grossir son tapis. Puis quand les blinds deviennent plus importante le jeu se ressert de nouveau pour essayer de doubler.

J’ai manqué d’un peu de chance sur mes rois, ce qui m’a empêché de jouir d’un tapis confortable au moment décisif. Mais pas le droit de se plaindre, c’est le poker !

A très bientot.

Fred D

Le poker selon Machiavelli

Introduction :

Les ouvrages de Machiavelli tout comme Sun Tzu peuvent être une formidable inspiration pour tout joueur de poker qui souhaite sortir du droit chemin indiqué par nos chers auteurs tels que Slansky ou encore Harrington. S’il est vrai qu’une bonne technique « by the book » est nécessaire pour comprendre les rouages du poker et gagner ses premiers tournois, il faut d’autres qualités pour devenir le leader incontestable d’une table de poker.

David Apostolico l’a bien compris et ce diable à déjà mis en œuvre une idée qui m’était chère : faire un parallèle entre le poker et les idées de Machiavelli ou de Sun Tzu sur les ouvrages du Prince ou de l’art de la guerre.

Je vais tenter de vous présenter les conclusions de ses recherches sur sa description du Prince selon Machiavelli qui peut s’appliquer à une table de poker

La fin justifie les moyens :

S’il y a bien un endroit ou le manque de moral dans l’objectif de prendre le contrôle est tolérée, c’est bien à une table de poker. Et c’est parce que votre rôle est le même que n’importe qui d’autre à la table. Vous voulez gagner l’argent des autres. Et pour aller plus loin, l’argent que vous ne perdez pas est tout aussi important que celui que vous gagnez en plus.

Ne soyer jamais sympathique avec vos sujets car votre rôle est de leur prendre le plus d’argent possible. Par sympathie j’entend donner une carte gratuite ou tout simplement leur offrir les côtes du pot.

La déception est une part importante et acceptée du poker. Vous devez l’utiliser judicieusement mais lorsque vous l’utiliserez aller y à fond. La déception est plus que le bluff. Il s’agit de mixer son jeu de sorte que vos adversaire ne puisse avoir de lecture sur votre jeu. Vous les forcez ainsi à prendre des décisions avec une information incomplète et donc les poussez à l’erreur.

Avant d’entrer sur le green d’une table de poker, préparer mentalement à entrer en guerre. Laisser de côté toute morale pour ne vous concentrer que sur votre objectif ultime, devenir le leader à la table et prendre les jetons de vos adversaires.

Si vous vous prenez un bad beat, encouragez votre adversaire à continuer en le félicitant sur sa main. Car si on éveille une rancune chez lui il peut très bien partir ou ce concentrer plus pour améliorer son jeu.

Enfin il n’y a pas de cours d’appel ou vous devrez répondre de vos perfides mouvements et justifier votre jeu. Il n’y a pas d’embarras à avoir sur le style que vous employé et vous êtes seul juge des moyens que vous utilisez pour accomplir votre tâche.

Soyer le prince de la table :

Une table de poker est un monde cruel ou chacun fera ce qui est en son pouvoir pour vous nuire. Vous ne pouvez pas vous permettre d’être faible ou de montrer le moindre signe de faiblesse. En aucun cas vous ne devez paraître vulnérable. Bien au contraire, vous devez voir les autres joueurs à la table comme vos sujets et les taxer en conséquences. Vous devez contrôler leur jeu et régner à la table tel un prince en mettant en œuvre toutes les actions en votre pouvoir pour obtenir le pouvoir et le conserver. Le pouvoir à la table peut être matérialisé par les jetons et l’image.

Si votre adversaire est faible, vous devez l’attaquer et le punir pour son jeu. Cela fera d’autant plus de vous un joueur respecté auprès des autres. Un joueur est parfois faible lorsqu’il est assis à une table plus élevée que ses moyens ne le lui permettent. Il joue alors pour ne pas perdre plutôt que pour gagner. C’est d’ailleurs un sentiment que vous avez déjà vous-même expérimenté. Tachez d’isoler ce joueur pour le taxer.

Un autre type de joueur faible est la calling station. Isolez ce type de joueur et faite le payer ses tirages. Si jamais il se met à relancer ou miser c’est qu’il a touché et laissez votre main.

Dès que vous percevez que votre adversaire est effrayé par le board, confirmez ses craintes en misant. Faites lui payer ses erreurs.

De même vous ne pouvez vous permettre de perdre vos jetons à la table car si c’est le cas les joueurs vous identifierons comme faible et vous attaquerons d’autant plus. Ce qui rendra la tache encore plus difficile pour la suite. Voila pourquoi il vaut mieux écourter vos parties perdantes et prolonger vos parties gagnantes.

Prenez l’initiative, cela vous permet de gagner le pot sans contestation, de plus cela permettra d’envoyer un message à la table pour montrer que l’on ne peut pas vous éjecter facilement d’une main. Une fois votre pouvoir établi à la table, utilisez votre image pour accroitre votre avantage et rester « le Prince ». Vous voulez que vos adversaires vous craignent et que cette crainte altère leur jeu, et ils joueront de plus en plus un poker ABC tel que décrit dans les manuels. Ils attendront de savoir si vous prenez le lead sur la main avant d’attaquer et ils auront peur de vous challenger. Ils joueront les cartes et vous serez le seul à jouer le jeu dans son intégralité.

La vertu :
La vertu représente à la fois le courage, l’intellect, audace, la détermination, l’ambition ou encore la compétence.

Courage :
Si vous avez peur de perdre vous ne pouvez pas gagner. J’aime bien me rappeler cette formule pour les tournois de poker : « Pour survivre, vous devez souhaiter mourir » ! Le poker est un jeu de risques calculés. Si vous ne prenez pas assez de risques vous devenez prédictible et donc vulnérable. Prenez l’initiative, la pression sera alors sur vos adversaires qui auront plus de chance de faire des erreurs. Le courage doit être accompagné de conviction pour que vos mises soit respectées.

Intellect :
soyer alerte pour systématiquement calculer les côtes du pot et observer vos adversaires. Agissez quand vous percevez un avantage : votre main est forte, vous observer de la faiblesse chez votre adversaire, les côtes sont en votre faveur, votre image ou votre position à la table… mais n’engagez pas la bataille pendant l’hiver !

L’histoire nous a montré que trop de capitaine engageait leurs armées dans des conditions qui ne leurs étaient pas favorables et subissaient alors de lourdes pertes. Ne faites pas la même erreur !

Anticipez les cartes à venir et les moves appropriés (au flop, au turn et à la river). Ne pensez pas carte par carte. Expérimenter des moves pour voir comment vos adversaires réagissent.

Prenez en considération l’ensemble des informations à la table avant que ce ne soit votre tour d’agir. Donnez vous toutes les chances possibles avant de prendre votre décision.

Audace :
c’est bien connue, la chance sourit aux audacieux. Essayer de manœuvrer vos adversaires, challengez les pour tester la force de leur main. Le fait est que vous n’aurez pas toujours les cartes avec vous. Il vous faut donc prendre des initiatives pour asseoir votre pouvoir à la table. Cela veut dire prendre des initiatives à certains moments comme miser sur une carte effrayante, contre-attaquer un adversaire agressif ou encore tester suffisamment vos adversaires pour que vous n’ayez plus besoin de jouer vos cartes contre eux.

Compétence :
la meilleure façon de progresser est encore de jouer contre la meilleure compétition que vos moyens vous permettent. N’ayez pas peur de tenter des sauts de limites. Tester vos adversaires au même titre que vous-même.

Détermination :
restez concentré et cherchez les opportunités pour exploiter les erreurs de vos adversaires. Soyez patient et confiant sur le fait que votre compétence fera la différence tôt ou tard. Restez toujours actif à la table que vous soyer dans la main ou non. Cela vous permet d’avoir une meilleure lecture sur vos adversaires mais également de rester imprévisible lorsque vous êtes dans l’action.

L’ambition :
si vous ne voulez pas infiniment gagner, vous ne gagnerez pas ! C’est votre ambition qui permettra à vos sens et votre savoir d’exercer son emprise.

La fortune (le facteur chance) :
Machiavelli acceptait qu’il y est une part de chance et alla jusqu’à accepter que la chance comptait pour 50% dans la destinée de l’homme, mais que pour les 50% restant, c’était à l’homme de contrôler sa destinée. Et si l’homme était en plus proactif, il pouvait se préparer à l’avance aux effets négatifs de la chance et grandement diminuer son impact.

D’un autre côté, ne laissez pas à la chance l’occasion de jouer contre vous. Si les côtes sont en votre défaveur, ayez la rigueur de passer votre tirage.

Le pouvoir peut être acquis par la compétence ou par la bonne fortune, mais seul la compétence permet de conserver le pouvoir. N’ayez pas peur de challenger le cheap leader s’il a acquis ses munitions grâce à la chance.

Le pouvoir :
Machiavelli défend qu’il est préférable que le leader soit craint plutôt qu’aimé. Tout le jeu du Prince est de se faire craindre suffisamment sans pour autant se faire haïr. Pour éviter de vous faire haïr vous devez maintenir une ambiance détendue à la table, féliciter vos adversaires sur leur bonne fortune plutôt que de réprimander leur jeu stupide. Dans le cas contraire, vos petits poissons partirons de la table ou les joueurs qui étaient venus pour se détendre commenceront à se concentrer.

Par la même, si vous réussissez à bluffer vos adversaires, laissez leur savoir qu’ils ont bien fait de coucher leur main. Leur respect pour votre jeu n’en sera que meilleur et cela facilitera d’autant plus vos futurs bluffs. Ne révélez jamais vos mains et laissez ainsi vos adversaires dans l’expectative, le mystère est toujours intimidant.

Une fois au pouvoir c’est le moment de faire de l’argent et tous les coups sont alors permis ! Rappelez vous que la fin justifie les moyens. Profitez de votre position dominante pour jouer plus de mains et intimider vos adversaires. Ne laissez pas le pouvoir vous fuir en même temps que les cartes… agissez ! Mais restez discipliné et concentré. Jouer plus de main ne veut pas dire suivre dans des situations défavorables.

Les leaders sont toujours les innovateurs, laissez les autres joueurs pratiquer un poker ABC et soyez celui qui innove et qui ose mélanger son jeu. Un des challenges les plus important pour les joueurs de poker et de marcher sur cette fine ligne entre la conservation de ses jetons et la prise de risque nécessaire à son accumulation. Vous ne voulez pas mettre en risque votre tapis mais cela « demande du jeton de faire du jeton ». Commencer donc par jouer à de plus basses limites pour mieux appréhender l’ampleur des jetons que vous nécessitez de déployer et avec lequel vous êtes à l’aise. Une fois les proportions bien assimilées, remontez de limites pour augmenter votre rentabilité.

Vous devez travailler au poker à la fois vos techniques d’attaque mais également vos techniques de défense, encore une fois il s’agit d’accumulation ou de préservation de vos jetons. Savoir faire une mise dite bloquante ou un call sur un read sont des techniques tout aussi important que le fait de monter un bon bluff ou de savoir couper les côtes ! Et 10$ sauvés ont autant de valeur que 10$ gagnés !


Cherchez la meilleure configuration :

Attaquez une table avec le plus gros tapis possible. Vos jetons sont vos armes, plus vous en avez, plus vous serez à même de prendre le contrôle. De même jouer à des limites qui ne risquent pas d’alterner votre jeu (cf mon article sur la gestion de sa bankroll).

Conclusion :

Vous l’avez compris, il s’agit ici d’un poker offensif qui nécessite du courage. Soyez un prince et battez vous pour une victoire glorieuse ou une défaite avec panache mais ne laissez pas la fortune décidez à votre place. Les cartes ne seront pas toujours avec vous, c’est donc votre rôle d’aller chercher cette victoire !

Personnellement j’ai déjà pratiqué ce genre de poker (à l’époque ou mon niveau était au top, hélas ce n’est plus le cas) et il apporte bien plus de satisfaction que n’importe quelle autre approche. Notamment parce qu’il ne laisse que peut de place aux cartes !

Enfin je vous (me) conseille d’arrêter de multi-tabler vos tournois ou vos cash-game dans l’idée d’augmenter votre rentabilité (gain/temps) mais de vous concentrer sur une seule table pour réfléchir à votre jeu et devenir le Prince de la table. C’est ainsi que votre niveau pourra s’améliorer et que vous pourrez vous frotter aux sujets de la cour du rois !

Voilà j’espère que cette réflexion vous aura inspiré et je vous donne rendez vous le mois prochain.

Cheers,

Fred D